- U.E.P.
- U.E.P.U.E.P. (Union européenne des paiements)Après la Seconde Guerre mondiale, l’aide américaine à l’Europe prévue dans le cadre du plan Marshall se trouvait gérée par l’Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.) mise en place en 1948. Au sein de cet organisme fut créée en 1950 l’Union européenne des paiements, qui devait fonctionner jusqu’en 1958. L’objectif assigné à l’U.E.P. était de normaliser les règlements internationaux de l’Europe occidentale, dans la mesure où les pays qui composaient cet ensemble politique ne pouvaient pas envisager à court terme le retour à la convertibilité de leur monnaie. L’U.E.P. se présentait ainsi comme une institution de compensation multilatérale et s’appuyait techniquement sur la Banque des règlements internationaux. La B.R.I., créée à Bâle en 1930 pour administrer les paiements des réparations allemandes, comptabilisait à l’égard de l’U.E.P. la dette unique qui subsistait après que les créances et les dettes de chaque pays eurent été automatiquement compensées. L’U.E.P. jouait un rôle d’intermédiaire et permettait de cette façon aux pays membres de s’ouvrir mutuellement et automatiquement des crédits. Par ailleurs, l’U.E.P. était également un organe de coordination et d’orientation économique. Les gouvernements des États participants pouvaient dans le cadre de l’Union se consulter sur les problèmes posés notamment par la persistance des positions créditrices. Chaque pays disposait, en effet, d’un quota établi en fonction de l’importance de ses échanges. Les obligations de chaque pays vis-à-vis de l’U.E.P. étaient fonction du solde, négatif ou positif, obtenu au cours du dernier mois et des soldes débiteurs non réglés. Dans les limites des quotas, ces déficits donnaient lieu à des avances reçues et les soldes excédentaires à des avances faites. L’obligation pour les pays déficitaires de payer une partie de leur dette en or (la part à verser en métal précieux s’accroissant progressivement selon l’importance de leur déficit) devait amener les gouvernements intéressés à surveiller de très près l’évolution de leur balance des paiements. Les États-Unis, en aidant financièrement l’Union, contribuaient à sa bonne marche.L’accord instituant l’U.E.P. fut reconduit annuellement jusqu’en 1958, date de sa disparition; cette dernière a été motivée d’abord par le fait que la France avait complètement épuisé son quota. À partir de là, les déficits français étaient entièrement payables en or et l’Union devenait inutile pour la France. De même, mais à l’inverse, la république fédérale d’Allemagne voyait s’accroître sa position excédentaire; le mark devenait dans ces conditions convertible et l’U.E.P. n’avait plus de raison d’être pour les autorités de Bonn. Enfin, après le refus de la Grande-Bretagne de participer au Marché commun, les Britanniques n’envisageaient plus la collaboration de la zone sterling à l’Union européenne des paiements. Dès 1955, la disparition de l’U.E.P. était prévue, de même que son remplacement par l’accord monétaire européen, qui devait donner naissance au Fonds européen dont le but était de consentir aux États signataires des crédits (inférieurs à deux ans) destinés à couvrir des déficits temporaires de la balance des paiements. L’U.E.P. a rempli la mission qui lui avait été fixée: organiser et développer la compensation multilatérale des créances et des dettes des pays d’Europe occidentale, tant que la convertibilité de leurs monnaies (limitée aux non-résidents) n’était pas envisageable.
Encyclopédie Universelle. 2012.